Des hommes, la nuit // Anh Minh Truong
Nous avons eu la chance de voir le film d'ouverture de la 10e édition du FCMS (Festival du cinéma du monde de Sherbrooke) qui sera présenté le 6 avril à 19h30 à la Maison du cinéma et voici ce que nous en avons pensé.

"Des hommes, la nuit" est un long-métrage fait entièrement en Estrie (enfin!!!), le premier du réalisateur sherbrookois Anh Minh Truong. Le film raconte l'histoire de trois hommes venant de générations différentes qui sont à la croisée des chemins et devront, en l'espace d'une nuit, se redéfinir pour passer à la prochaine étape de leur vie.
Nous faisons la rencontre de Louis (Matai Stevens), 17 ans, pour qui c'est le soir du bal des finissants, qui fera la rencontre de la mystérieuse Billie Jean (Jade Charbonneau). Steve (Jean-Moîse Martin), 38 ans, homme immature, qui fuira le jour de la naissance de son enfant et Michel (Pierre Verville), 60 ans, professeur nouvellement à la retraite qui partira en road trip vers Chicoutimi avec une alcoolique rencontrée au bar.
Le film rend un très bel hommage à la belle région de l'Estrie. Tout au long du film, j'ai eu la surprise d'y découvrir les rues de Sherbrooke, le salon de quilles QuilloRama de Val-des-Sources, les autobus de la STS (Société de transport de Sherbrooke), la pizzéria Orford et même l'Observatoire du Mont-Mégantic. Quelle belle surprise!
J'ai également été agréablement surpris d'y retrouver une bande sonore majoritairement québécoise, avec entre autres du Charlotte Cardin, Fanny Bloom, Marjo, Les Trois Accords et David Goudreault.
Les scènes nocturnes sont filmées de manière très expressive, ajoutant une dimension visuelle à la réalité sombre de nos trois protagonistes. Les personnages secondaires Billie Jean (Jade Charbonneau) et Myriam (Édith Cochrane) y offrent des performances émotionnelles remarquables et crédibles.
Cependant, le film peut parfois sembler lent et répétitif, surtout dans la dernière partie du film, en raison de sa structure narrative déclinée en trois personnages, qui peut être ennuyeuse pour certains spectateurs si le spectateur ne s'identifie pas aux trois personnages.
J'ai également trouvé que le film était un peu trop "grand public", qui décrochait du réalisme par son absurdité, ce qui m'a fait décrocher à quelques reprises. J'aurais aimé que le film prenne plus de risques dans les sujets abordés (je ne peux en dire plus pour ne rien dévoiler) et s'assume dans un genre en particulier, au lieu de sauter du drame à la comédie en passant par l'absurde pour vouloir plaire à tout le monde.
Mais dans son ensemble, "Des hommes, la nuit" est un film réussi à voir en salles dès le 7 avril à la Maison du cinéma ou à la soirée d'ouverture du FCMS.
Note : 7,5/10